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Sur la Route du Thé et des Chevaux
Sur la Route du Thé et des Chevaux
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21 avril 2009

En quittant le Mekong

On quitte le Mekong vers 2000 m et Deqin notre ville d'arrivée est à 3200 m d'altitude. Entre les deux, la route s'élève progressivement sur 40 km. On fait cette étape en un jour et demi, tranquillement.

On est content de quitter le fond de vallée et de prendre de l'altitude. Au fur et à mesure de notre ascension se dévoilent les différentes chaînes de montagne qui nous entourent. C'est un spectacle époustouflant. Partout, des sommets enneigés, scintillant au soleil. A l'ouest du Mekong deux sommets se distinguent nettement : le Shennu avec ses 6054 m et quelques km au nord, le Meili Xueshan à 6740 m. Le Meili est une des huit montagnes sacrées tibétaines. Les tibétains l'appellent le Kawa Karpo. Un pèlerinage couru consiste à faire le tour de la montagne en une dizaine de jours. Les tibétains considèrent que le Shennu est l'esprit femelle du Kawa Karpo. Ces deux sommets ont une forme reconnaissable entre mille. Une succession de rupture de pentes, se terminant en un pic assez effilé. Le Kawa Karpo n'a jamais été gravi. Plusieurs cordées ont tenté, mais sans succès.

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Nous profitons avec joie de ces montagnes magnifiques qui nous entourent. L'étage intermédiaire, entre 2000 et 4000 m environ est extrêmement sec et caillouteux. Les villages et hameaux sont comme des oasis au milieu d'un désert de roche. A cette époque, les champs sont bien verts, contrastant franchement avec l'ocre des versants.

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Nous passons la nuit chez une dame qui vit seule la semaine dans sa grande et magnifique maison de style tibétain. Ses enfant de 16 et 15 ans sont internes et son mari camionneur. Elle vit donc seule dans un hameau de 4 maisons, avec ses animaux : 1 truie et 7 porcelets, 1 vache et 1 veau, des chèvres, des poules et un chat. Elle a aussi un petit bout de terrain sur lequel elle fait des céréales, qui sont sûrement destinées à l'alimentation des animaux. La soirée se passe avec les voisins qui viennent discuter dans la pièce à vivre, puis devant la télé. A chaque fois qu'on a eu la chance d'être reçu pour la nuit, et que la famille avait une télé, on a fini la soirée devant le poste. On vous l'a déjà dit, la télé est omniprésente, même si elle ne fait que bruit de fond.

Dans la pièce principale, un petit autel accueille les bâtons d'encens et les incantations que notre hôte chante le soir et à nouveau le lendemain matin. On repart de bonne heure chargés d'excellentes noix. C'est un cadeau très touchant, qu'on nous fait souvent. Mais malheureusement, en terme d'optimisation du poids, on peut mieux faire ! On a l'impression que les noix sont un aliment crédité de nombreuses vertus médicinales ici.

On pense à notre arrivée à Deqin depuis un moment déjà, et ce pour plusieurs raisons.

Ça fait plus de 20 jours qu'on n'a pas croisé une grande ville et 10 jours qu'on n'a pas eu accès à internet. On rêve donc de cette ville dans laquelle on va pouvoir reprendre contact avec le monde ! A notre arrivée cependant, c'est une grosse déception. La ville est minuscule, et nous n'y trouverons rien de ce qui nous plairait, à part internet.

Deqin est le milieu de notre itinéraire, tel qu'imaginé initialement. On avait prévu 3 mois et 1500 km pour y arriver, et nous avons mis 2.5 mois et 1300 km. Deqin c'est l'extreme nord de la province du Yunnan qu'on a traverse entièrement du sud au nord. Deqin c'est aussi les portes du Tibet, qui marque la deuxième moitié de notre périple.

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