Plein Ouest vers Xinlong

Après cette fameuse intersection, on part donc dans une nouvelle vallée. On croyait avoir trouvé le paradis sur terre ces derniers jours, mais là, c'est encore plus grandiose. Le premier jour, on monte fortement pour atteindre 3500 m. Aucun village, on est vraiment tous seuls. Et c'est la première fois qu'on voit autant d'animaux sauvages : une sorte de biche, des pseudo-marmottes et surtout des colonies entières de singes. Ça nous surprend, on ne s'attendait pas du tout à en voir ici, et ils sont tellement nombreux qu'on n'est pas très rassurés.

Les 2 jours suivants, nous suivons la vallée, quasiment plate à 3600 m d'altitude. Les paysages sont magnifiques. De vastes pâturages en fond de vallon et sur les versants, des forêts par endroits, des cours d'eau pour nous abreuver, et de-ci de-là, quelques tentes de nomades tibétains et des yaks. Rien d'autre à perte de vue, et le soleil qui brille.

Nous pouvons le dire clairement, ce sont les paysages que nous préférons depuis le début de notre périple, et nous nous y sentons parfaitement à notre place et à l'aise. La vie y est rude pour les nomades, mais pour des randonneurs comme nous, elle parait si simple et si évidente !

Nous passons 5 jours formidables, perdus dans ces immensités, et passons un peu malgré nous à Larima, petite bourgade tibétaine. Elle est sur la route, et nous permet de ravitailler, mais nous n'y traînons pas, trop pressés de retrouver notre tente, le ciel étoilé et un certain isolement.

Nous finissons cette très belle traversée par le passage d'un col à 4565 m, record d'altitude pour OTHER. Nous nous sentons bien acclimatés et l'altitude ne nous pose pas problème.

En route, nous avons fait une rencontre surprenante. Au détour d'un virage, le premier jour, apparaît un Tibétain à moto avec une couronne de fleurs sur la tête, pour se protéger du soleil nous dit-il. Il s'arrête à nos côtés et nous interpelle en anglais. Il a appris l'anglais à Dharamsala, alors qu'il était moine. Encore un ! Puis il est rentré en Chine, a passé 7 mois en prison parce qu'il n'avait pas de papier, et vit maintenant dans une ville à 100 km de notre point de rencontre. On discute un moment, mais malheureusement, il n'a pas le temps de rester plus. Par contre, il nous somme d'aller voir un de ses amis, qui comme lui a suivi les enseignements du Dalai Lama à Dharamsala, et sera très heureux de parler anglais et de nous accueillir. Il nous écrit son nom en tibétain et chinois sur un papier, et on croit comprendre qu'on le trouvera à une trentaine de km de là dans un monastère. On se quitte, nous plein d'espoir de pouvoir passer un moment dans un monastère aux côtés d'un lama anglophone.

Le lendemain, nous découvrons des monuments bouddhistes avec de petites maisons. Mais, après 3h d'attente, pas de Dorje à l'horizon. 10 km plus loin, nous arrivons à Xinlong. Dès notre arrivée, c'est l'attroupement ! On s'est assis quelques instants sur la place centrale, et de suite, 30 personnes se pressent autour de nous. C'est limite s'ils ne nous touchent pas ! C'est toujours très drôle ces moments de découverte mutuelle. On se sent un peu bête de cirque ! On en profite pour demander si le fameux Dorje est dans les parages. Personne ne le connaît. Un homme téléphone à une de ses amies vivant à la capitale et qui est prof d'anglais pour faire l'interprète. C'est tout le temps comme ça, les gens se décarcassent pour nous. On s'échappe de la foule pour filer au monastère. Mais là encore, Dorje est une énigme, par contre les lamas connaissent très bien le motard à la couronne de fleurs.

Tant pis, on repart déçu, cet homme est introuvable. On avait sans doute mal compris où il vit...

Mais deux jours plus tard, le voici qui apparaît ! Nous sommes en train de marcher dans les pâturages, à 100 m de la piste. Soudain, une moto coupe dans les prés, et vient vers nous. Deux Tibétains, dont un qui nous parle en anglais ! On a vite fait de lui demander s'il est Dorje, l'ami de Tengpa ! C'est bien lui ! On lui raconte les heures passées à le chercher. Malheureusement, il n'a pas non plus le temps de rester avec nous, il va à Larima vendre ses champignons magiques (dont on vous parlera plus tard, mais qui représentent une vraie fortune). Le fameux homme, il a fini par nous trouver. Comme quoi, le monde est tout petit dans cette immense vallée !

Comments

[Andrea]

Con mucho gusto estoy siguiendo vuestro bloque – más que nada me impresionan las pequeñas historias – que mundo chico!!!
¡En general debo decir que vuestra caminata me encanta porque la forma de caminar me parece una manera natural y respetuosa!
Gracias para dejarnos compartir un poco su viaje con este bloque maravilloso! Como los textos (estoy bien aprendiendo francés con ustedes ;-)) me encantan las fotos!
¡Qué lugar buenísimo – nos da ganas de venir ¡
Que sigan bien y disfrutando!
A+
Andrea

[pap]

y'aurait pas des poissons dans vos rivières; des truites ou qq chose du genre ? un hameçon, un bout de fil et un appat local ... une bonne soirée gastronomique en perpective !