Vers Yajiang

Pour quitter Kangding, nous privilégions le minibus. En effet, sur notre carte et dans les discussions que nous pouvons avoir avec les locaux, la route que nous voulons suivre vers l'Ouest est une "autoroute". Plus loin, nous obliquerons vers le Nord pour retrouver les petites routes et pistes que nous chérissons.

On se lève donc aux aurores pour trouver un minibus à partager en direction de Yajiang. Classiquement, une dizaine de chauffeurs nous accostent, voir même nous tirent par le bras pour qu'on choisisse leur véhicule. On négocie un peu, on remet à leur place les plus fougueux qui nous bousculent et on choisit un petit van de 7 places. Il y a déjà une personne et l'on se dit naïvement que très vite le minibus sera plein et qu'on partira... Évidement ça ne se passe pas comme ça...  4 heures plus tard (!) il n'y a qu'une seule personne de plus et le chauffeur ne veut pas partir tant qu'il n'a pas fait le plein. Et là, c'est l'illumination : un autre chauffeur propose de partir en voiture (et oui, 4+1=5 personnes, la capacité d'une voiture). C'est pas comme si on était déjà 4 depuis 3 heures...

Bref, on part sur l'autoroute... qui n'en est pas une ! En fait, les 3/4 du trajet se font sur une piste carrossable, impossible de croiser, poussière très dense et trafic super réduit. Dommage, on aurait pu passer à pied sans problème, l'attente en moins. Les paysages sont très montagneux (col à 4200m) et les maisons sont typiquement tibétaines. On aperçoit même une caravane sur un versant.

Le soir, on arrive finalement à Yajiang après 150km... en 9h30 de temps, attente comprise. Ce bourg est coincé dans une vallée. Nous y passons une soirée sympa avec un Tibétain qui parle anglais. Il a en effet vécu plusieurs années en Inde, à Dharamsala auprès du Dalai Lama. Une bonne occasion de comprendre certains non-dits sur la condition tibétaine.

"L'autoroute" continue vers l'ouest et le lendemain nous prenons la piste du nord, le long d'une magnifique rivière.