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Sur la Route du Thé et des Chevaux
Sur la Route du Thé et des Chevaux
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15 mai 2009

Vers le nord...

Depuis Yajiang, on a décidé de remonter une vallée plein nord puis de bifurquer dans une autre plein ouest, jusqu'à atteindre à nouveau la civilisation. On démarre ce périple qui devrait durer au moins une semaine le 6 mai, et comme certains l'ont compris c'est le jour de mes 26 ans. On n'a pas envie de faire quoique ce soit de spécial, les anniversaires sont surtout prétextes à faire la fête avec les amis et la famille ! On s'offre donc juste un jour de marche "normal", et on espère retrouver vite des étendues sauvages où on pourra oublier qu'on est étranger et mal venu dans cette région du point de vue des autorités. La zone semble finalement à moitié ouverte, à moitié fermée, avec beaucoup d'hypocrisie. On vous racontera des anecdotes par la suite ! En premier exemple, hier, on s'est vu refuser l'accès à un cyber café, car le gouvernement a décidé d'empêcher les étrangers d'aller sur internet... Les propriétaires des cyber ne prennent pas de risque, et on reste comme des animaux en cage qui ne peuvent atteindre leur but... C'est extrêmement frustrant, d'autant plus qu'internet est notre seul lien au reste du monde et un de nos seuls "loisirs" d'européens ! Et le pire, c'est que les gens ici semblent ravis de nous rencontrer et sont extrêmement gentils et accueillants... Toujours ce fameux gap entre population locale et autorités...

Bref, on se lance dans la vallée. Les 10 premiers kilomètres sont assez passants. On comprendra très vite pourquoi. Le début de cette vallée est en proie à un développement à la chinoise. Partout, ça construit et en grand. Une nouvelle route avec des infrastructures de fous (et oui nos amis GC, de sacrés ponts, des tunnels à gogo, le tout dans des pentes très raides), des lotissements modernes à coté des villages tibétains traditionnels. Tout cela semble ultra artificiel, c'est vraiment de la création de villes nouvelles de toute pièce. Vers midi, on cherche un endroit pour déjeuner. On se dit qu'avec toute cette activité, on devrait trouver sans problème. En fait, les villages tibétains ne semblent pas du tout profiter de ce développement. On finira par tomber sur un restau assez chic, tenu par des Han de l'est du Sichuan qui font partie de la vague d'immigration. Ils ont créé ce restau en face d'un nouveau lotissement, et ne servent que la cuisine de chez eux, à savoir la fondue de poisson pimentée.

C'est très simple : une grosse marmite remplie de bouillon, d'huile et d'énormes bouts de piments, dans laquelle poche un poisson découpé en 8 morceaux. On y met aussi quelques légumes, mais c'est tellement pimenté qu'on préfère les manger crus ! Petit a parte sur la manière de manger le poisson en Chine...et vous comprendrez qu'il ne faut surtout jamais en commander si vous êtes en dîner d'affaires ou rencontrez vos beaux-parents pour la première fois ! En France, le poisson est préparé en filet, il n'y a donc plus d'arêtes. En Chine, ils le coupent en morceaux. Les Chinois sont hyper habiles pour fourrer un bout dans leur bouche et sortir l'une après l'autre les arêtes, même les plus petites, et cracher le tout par terre. Mais nous qui manquons cruellement d'habitude, c'est un vrai carnage, et on en perd presque le plaisir de manger un poisson tout frais ! Les Chinois disent que la cuisine du Sichuan est la plus fine de toute la Chine. Nous n'aurons qu'un mot pour conclure : surtout les arêtes !

fondue

En sortant du restau, on se fait quand même la remarque suivante : c'est le restau le plus chic depuis notre arrivée en Chine, et on tombe dessus par hasard, alors qu'on pensait s'enfoncer dans une vallée perdue. Et tout ça le jour de mon anniversaire. Y a-t-il un petit coup du destin là-dessous ?

L'après-midi passe tranquillement, jusqu'à ce qu'on tombe nez à nez avec un énorme chantier, qu'on parcourra pendant plus de 10 km. En plus de la nouvelle route et des nouveaux lotissements, des tunnels de toute part. C'est en fait la construction d'un barrage hydroélectrique. Tout s'explique ! Les infrastructures serviront aux employés de ce barrage... En tout cas, la vallée étant si étroite, la route qu'on suit reste ouverte et n'importe qui (dont les deux espions français que nous sommes !) le traverse en toute tranquillité. On passe donc les zones d'explosifs, où les chefs préviennent d'une explosion par un simple coup de sifflet, puis sous les pelles mécaniques qui déblaient au-dessus, sous les extracteurs à air des tunnels où le port du masque est obligatoire, etc, etc. Les moyens sont colossaux, et la sécurité déplorable... Quant aux baraquements de chantier qui hébergent les ouvriers, et bien, il ne sont pas si affreux qu'on aurait pu l'imaginer. On a l'occasion d'en visiter un alors qu'on demande de l'eau. Vivent là femmes et enfants un peu entassés, dans une certaine proximité, mais ça reste correct.

Le soir, on quitte enfin cette zone de travaux et on s'offre un bivouac sous les étoiles bien paisible. Les deux jours suivants nous voient remonter la rivière. Ça y est, on a atteint la quiétude recherchée. La vallée est magnifique. Orientée sud-nord, à 2800 m d'altitude, nous avons très chaud et sommes obligés de reprendre un rythme de sudiste avec la sieste entre 12 et 16h.

ecritures

Au bout de 3 jours, nous arrivons à notre première étape, une bourgade d'une vingtaine de maisons, dont o miracle, un restaurant qui sert des légumes. Notre présence est bien sûr inattendue, et on sympathise vite avec les propriétaires du restau. On passe la soirée chez eux avec famille et amis, et les bouteilles de bière font très vite leur effet sur nos amis Chinois, Tibétains et Huis ! Ils chantent pour notre plus grand plaisir des chants locaux, et bientôt, c'est notre tour de nous lancer dans des prestations vocales. Pas de chance, ce soir là, c'est soupe de poisson au menu... On dormira en face, dans une belle maison tibétaine...

moulins village

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