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Sur la Route du Thé et des Chevaux
Sur la Route du Thé et des Chevaux
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29 avril 2009

Retour aux sources de la Route du Thé et des Chevaux

La source de cette route, c'est bien entendu les plantations de thé. Ya'an n'est pas le début de la Route pour rien. Comme à Pu'er, dans le Yunnan, cette ville est entourée de théiers. On s'offre donc une journée au coeur du thé, sur le Mont Mengding, qui était il y a longtemps une des zones de production favorite des Grands de l'Empire. Et quelle chance, en avril, la récolte des feuilles va bon train, et on a tout loisir d'observer toutes les étapes de transformation du thé.

paysage

La récolte se fait à la main. Les jeunes filles sont les cueilleuses les plus prisées, car dit-on, leurs mains habiles prélèvent sans abîmer. La cueillette ne concerne en effet que les jeunes pousses, et le reste de la branche n'est pas touché. Sur le Mont Mengding, on sent bien que les exploitations sont familiales. Pas de travailleurs migrants ici, ce sont les propriétaires eux-mêmes qui vont au champ. Les feuilles et bourgeons sont déposés dans une hotte en osier, la même que celle que tout paysan utilise.

cueilleuse cueilleuse2

Une fois la hotte remplie, le cueilleur l'amène à la transformation. Là aussi, les manufactures sont familiales. La hotte est pesée, et des échantillons sont prélevés pour évaluer la qualité. Puis les feuilles sont déposées à même le sol du hangar.

Ensuite, tout va très vite. A peine cueillies, les feuilles sont passées dans un séchoir pendant quelques minutes. Elles sont ensuite roulées par des machines, et passent enfin dans une machine dont on n'a pas bien compris l'utilité (?).

sechoir machine

Le thé est prêt, la transformation est finie. Le balai est un des outils les plus utiles, tant les feuilles passent au sol de manière récurrente. Pas de problème, ce n'est pas de la terre battue, mais un béton relativement lisse !

Nous n'avons vu aucune zone de conditionnement, et ne savons donc pas sous quelle forme ce thé est vendu. Dans tous les cas, il semble qu'il est peu recherché par les connaisseurs, contrairement au Pu'er. Par contre, les Tibetains l'apprécient grandement, du fait de son fort arôme, qui se marie bien avec le beurre de yak.

Personnellement, ce thé nous fait un peu penser à une tisane de plantes, car on y trouve de nombreux arômes différents. Il est effectivement fort en bouche, et de couleur rouge.

Nous sommes frappés par la ressemblance entre la Culture du thé et celle du vin.

Au niveau dégustation d'abord, le thé comporte aussi des origines et des "cépages" différents. Il y a des grands crus qui se bonifient avec l'âge, et des thés "de table". Les théophiles le dégustent comme le ferait un oenologue, tout un art. La classification est complexe, et les grands crus se monnaient à des prix incommensurables. De quoi faire tourner la tête...

Au niveau transformation ensuite, comme pour celle du raisin, elle est très simple, et permet une conservation relativement longue. Dans les régions productrices, les familles ont souvent leur théier sauvage où elles vont cueillir périodiquement des feuilles. La mère de famille fait alors un séchage rapide au Wok, puis laisse les feuilles une journée au soleil. C'est prêt !

Enfin, au niveau culture, le théier comme la vigne sont des plantes qui durent et perdurent. Les plus vieux théiers connus auraient près de 1000 ans ! Voyant les cueilleuses avec leur hotte, on se croirait presque aux vendanges. Les gestes sont les mêmes : cueillir, remplir la hotte, aller la vider, et ainsi de suite...

Et pour finir, de manière très locale, le Mont Mengding est une zone très délimitée, où ne sont cultivés que des théiers. Une route le sillonne, jalonnée par des Maisons de thés, où l'on peut déguster et acheter. Celui qui a déjà fait une route des vins de notre belle France s'y croirait !

DSC02355

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