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Sur la Route du Thé et des Chevaux
Sur la Route du Thé et des Chevaux
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11 février 2009

Premiers pas sur la Route du Thé et des Chevaux

Après notre remontée depuis la Thailande, via le Laos, nous sommes arrives en 10 jours dans le berceau historique du thé : la région de Pu'erh. C'est ici que débutaient l'ensemble des Routes du Thé, dont celle que nous allons suivre, la principale et la plus longue, vers le Tibet puis le Nepal et l'Inde.

Il est donc temps de troquer nos tongs contre nos chaussures de randonnée : nous nous lançons a pied vers le nord.

L'expérience montre que les sorties de ville a pied sont toujours fastidieuses et délicates. Toutes les routes partent du centre, et choisir la bonne n'est pas facile, quand on veut éviter les voies rapides.

Après quelques errements, un belge nous repère. C'est, d'après ses dires l'un des 4 occidentaux de la ville, et il se sent un peu isole ! Il nous emmène dans son bureau, qui n'est autre qu'un point stratégique du gouvernement : le grenier a riz de la ville. On apprend donc que chaque bourg chinois a son centre de stockage en cas de disette et que le riz y est renouvelé tous les 7 ans. On ne saura pour autant pas la quantité stockée. Bref, lui travaille pour Nescafé, dans un programme de plantation de caféiers et de développement rural. On ne posera pas trop de questions sur les conditions de travail des paysans, ni les débouches autres que Nestle... Renseignements pris auprès de son équipe de travailleurs locaux, on n'en sait pas beaucoup plus, mais au moins il nous redepose sur une route qui part vers le nord.
Après quelques kilomètres, notre surprise est grande quand on tombe sur une stèle qui annonce le début de la Route ! Avec l'aide des passants, nous arriverons sur une voie pavée, délimitée par une jolie porte, qui est la VRAIE route du thé et des chevaux.
Le sentier s'enfonce dans la montagne, tous les km une borne nous rappelle notre lente progression. Des aménagements prouvent que ce sentier est pratiqué par des "touristes" chinois. A la nuit nous profitons d'une de ces installations pour notre premier bivouac sous les étoiles.

Le lendemain (un samedi), le sentier est justement parcouru par des Chinois de Pu'erh, avec lesquels nous cheminons quelques heures. Vers midi, nous arrivons dans un petit village ou nous retrouvons nos nouveaux amis chinois pour un déjeuner haut en couleurs. L'alcool de mais aidant (passage obligé), on surpasse les difficultés de communication pour un bon moment de rigolade.
Après cette pause, tandis que nos hôtes rentrent en bus, nous reprenons la marche.
Nouveau village nouvelle rencontre : un ancien lado, un caravanier, nous montre le fonctionnement du moulin du village (pour moudre le riz) avant de nous déballer l'ensemble de son matériel de l'époque !! Un dernier thé et nous repartons ravi de notre bonne étoile, même si la vraie voie pavée a laisse place a une route carrossable avec un peu de trafic.

Le soir, repos dans une auberge de la route. Il ne nous reste que 17km le lendemain pour rejoindre Ning'erh, ville d'une certaine importance, elle aussi marquée par la Route que nous suivons. Après-midi repos pour laisser a nos organismes le temps de s'habituer petit a petit.

Le lendemain, nouvelle sortie de ville, toujours aussi galère ! On hésite a prendre un touc-touc, mais l'idée de devoir expliquer ou l'on veut qu'il nous amène nous refroidit. La communication reste quand même très difficile, alors expliquer qu'on veut être déposé au départ d'une petite route a des gens dont l'arrivée de la moto et des voitures a justement complètement change la vie...
Bref, on se trompe de route, et nous arrivons a un monastère au sommet d'une montagne. La ferveur y parait surjouee, et surtout se finit en un bon gueuleton et une partie de dominos. Finalement, ce monastère ressemble plus a une excursion pour touriste qu'a un pèlerinage. Nous jouons notre va-tout, redescendons par un sentier a flanc de montagne et arrivons dans un petit village.

Évidemment, on ne sait pas ou on est. L'éleveur de porc le plus proche nous indique avec beaucoup de confiance la direction de la route qui passe devant chez lui. Face a tant de certitude, on ne peut que le croire, et malgré notre étonnement, on est sur la bonne route. Enfin presque. On avait en fait 2 options depuis la dernière ville : partir nord-est et couper par rapport au vrai itinéraire de la route du thé, ou suivre la direction historique nord-ouest. Nous voulions couper, on se retrouve sur la vraie route !

Nous suivons donc la G213 depuis 2 jours, en direction de Jinggu. Cette  piste carrossable est particulièrement agréable pour marcher : très peu de trafic, des villages réguliers pour le ravitaillement et des paysages a couper le souffle. Les habitants nous dévisagent incrédules, jusqu'à ce qu'on leur adresse un Bonjour assorti d'un petit signe de la main. Les visages se dérident alors et deviennent sourire. Parfois même un flot de parole nous laisse sans voix.

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Commentaires
L
Moments pénibles qui laissent une empreinte très forte, géographie qui ne se lit pas, sensations qui en disent plus longs que beaucoup de "dessous des cartes".
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